Comme partout ailleurs dans le monde, l'Intelligence artificielle (IA) trouve une place de plus en plus significative dans les universités et autres établissements d'enseignement supérieur gabonais où des enseignants-chercheurs commencent à l'exploiter pour améliorer la pédagogie, optimiser la recherche et moderniser l'administration académique. Mais ces avancées amènent à s'interroger sur l'enjeu principal qui réside dans la capacité du Gabon à encadrer et adapter cette révolution technologique à son contexte socio-économique, afin que l'IA devienne un moteur de transformation positive et non un facteur de dépendance et de dégradation du système éducatif. A cet effet, l'intelligence artificielle (IA) est un sujet de réflexion majeur au sein de l'École Normale Supérieure (ENS), qui regroupe des chercheurs et enseignants spécialisés dans divers domaines, des sciences exactes aux sciences humaines et sociales. A travers cet article, nous étudions la manière dont l'intégration de l'intelligence artificielle (IA), en tant qu'acteur non-humain, reconfigure le réseau socio-technique de l'enseignement-apprentissage à l'ENS. Il s'agit donc de dévoiler d'une part, la façon dont les enseignants-chercheurs prévoient l'introduction de ces outils modernes dans leurs pratiques pédagogiques et, d'autre part, les tendances en matière d'utilisation effective et de besoins de formation, ainsi que les obstacles qui entravent l'intégration efficace et bénéfique de l'IA à la recherche et à la pédagogie universitaire.