Le présent article traite de la digitalisation dans l'enseignement secondaire au Cameroun. Il vise à identifier les facteurs qui favorisent l'apprentissage dans la transition numérique en cours, en tenant compte de l'approche pédagogique mise en œuvre et des théories de l'apprentissage y relatives. Pour effectuer cette analyse, nous mobilisons le modèle SAMR de Puentedura (2013) et le modèle ASPID (2014) de Karsenti. À partir de l'observation des pratiques de digitalisation sous l'angle desdites théories, particulièrement au lycée technique industriel et commercial bilingue de Yaoundé, nous avons examiné les ressources produites sur la chaîne YouTube du Minesec Distance Learning ainsi que les pratiques des enseignants en situation. L'analyse des données observées révèle que la digitalisation ne transforme pas les pratiques en termes de progrès ou d'innovation selon Karsenti. Elle se limite à l'amélioration et à la substitution développée par Puentedura, sans valeur ajoutée sur les apprentissages. En outre, on peut observer une détérioration du côté des enseignants et des élèves concernant le déroulement de l'activité en situation, ainsi que les tensions temporelles qu'elle génère, dues à l'organisation de ces leçons digitalisées, aux compétences numériques défaillantes pour une grande majorité n'ayant pas reçu de formation adéquate sur les usages pédagogiques des technologies, mais aussi à des facteurs exogènes qui parasitent la motivation des enseignant·e·s, principalement l'obligation de produire des leçons digitalisées. Désormais l'obtention de l'attestation de présence effective au poste y est assujestie. Les modèles SAMR et ASPID sont essentiels pour comprendre ces dynamiques. Le modèle SAMR permet d'évaluer l'intégration des technologies dans l'enseignement. Le modèle ASPID, quant à lui, met l'accent sur l'impact de ces technologies sur les apprentissages.