Résumé : La professionnalisation fait désormais partie des missions assignées à l'université camerounaise. Il s'agit non seulement de la professionnalisation des enseignements, mais aussi des enseignants, car les deux sont indissociables. Cette mission se trouve renforcée par le système LMD qui oblige l'université à se rapprocher des standards internationaux en matière de l'offre et du contenu de la formation dans l'optique de faciliter l'employabilité des diplômés. Mais, pour y arriver, il faut en priorité́ que les formateurs que sont les enseignants développent des compétences professionnelles. On le sait, à l'université, la détention d'un savoir à caractère académique a toujours été considérée comme suffisante pour attester de la capacité́ à enseigner. Or, la transformation des missions de l'université du 21ème siècle impose aux enseignants la construction de leurs compétences professionnelles. Il est supposé maîtriser non seulement des savoirs à enseigner, mais également des savoirs pour enseigner constamment mis à jour. Il est supposé s'inscrire dans un processus d'acquisition de nouveaux savoirs et savoir-faire adossés à l'existence des pré-acquis professionnels reconnus (Wittorski, 2005). Ainsi, face à cette exigence, on peut se demander comment les enseignants d'université conçoivent-ils et développent-ils leurs compétences professionnelles ? Basée sur un entretien avec vingt enseignants et sur notre propre observation, cette communication analyse, dans la perspective de la théorie de la didactique professionnelle, comment les enseignants de l'université de Maroua s'engagent-ils dans la dynamique de leur professionnalisation. Au bout du compte, le travail montrera que les enseignants d'université se soucient peu de l'adoption des mesures individuelles ou institutionnelles pour se développer professionnellement, mais s'engagent davantage dans le processus aboutissant au changement de grade.